Cancer du sein : une nouvelle étude suisse démontre la toxicité des sels d’aluminium et le risque lié à l’usage de déodorants

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Chêne-Bougeries, le 20 septembre 2016 – Une étude de biologie cellulaire menée par des chercheurs de la Fondation des Grangettes et publiée dans la revue scientifique International Journal of Cancer montre, pour la première fois, que des cellules mammaires exposées in vitro à des sels d’aluminium (chlorure d’aluminium) développent la capacité de former des tumeurs et des métastases chez la souris. Cette étude, financée principalement par une Fondation privée genevoise et la Ligue Genevoise contre le Cancer, consolide les observations effectuées sur des cellules humaines en culture et publiées par les mêmes auteurs en 2012. Les nouveaux résultats rapportés représentent une étape clé dans la démonstration de la toxicité des sels d’aluminium sur la glande mammaire, et leur incrimination possible dans la survenue de cancers du sein.

L’accroissement du nombre de cancers du sein dans les pays industrialisés observé ces dernières décennies demeure largement inexpliqué et bien que les facteurs environnementaux soient considérés comme des contributeurs essentiels à la cancérogénèse humaine, aucun agent environnemental susceptible de rendre compte de cette « épidémie » n’a été à ce jour formellement identifié. Sachant que le cancer du sein se développe préférentiellement dans les parties externes de la glande mammaire, à proximité de l’aisselle, l’on a depuis longtemps évoqué la potentielle nocivité des déodorants. Les sels d’aluminium, qui sont contenus, à des concentrations élevées, dans la plupart des déodorants ont la capacité avérée de pénétrer les revêtements cutanés et ont été démontrés s’accumuler dans la glande mammaire humaine. Cependant jusqu’à présent, peu de données expérimentales ou épidémiologiques ont permis de mettre en cause la prétendue innocuité des sels d’aluminium en santé humaine.

Dr Stefano Mandriota Dr André-Pascal Sappino
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Par des expériences débutées à la Faculté de Médecine de l’Université de Genève, et poursuivies à la Fondation des Grangettes, une équipe coordonnée par les Drs. Stefano Mandriota et André-Pascal Sappino (Centre d’Oncologie de la Clinique des Grangettes) a mené une série d’expériences qui ont démontré que des cellules mammaires cultivées en présence de concentrations d’aluminium, équivalentes à celles mesurées dans la glande mammaire humaine, deviennent capables chez l’animal de former des tumeurs dotées d’un comportement très agressif, c’est-à-dire de générer des cancers qui produisent de nombreuses métastases. Cette étude a confirmé que les cellules mammaires de souris exposées à des sels d’aluminium, tout comme les cellules mammaires humaines, présentent une série d’altérations qui sont caractéristiques d’une transformation maligne. En particulier, les chercheurs ont mis en évidence que les sels d’aluminium induisent l’accumulation de mutations dans le génome des cellules exposées, ce qui est une « marque de fabrique » bien connue des cellules cancéreuses.

Si des études additionnelles devront bien entendu être effectuées afin de mieux cerner la contribution des sels d’aluminium dans le développement du cancer du sein, ces nouvelles observations alourdissent significativement l’acte d’accusation dressé à l’encontre de cet agent environnemental et devraient inciter nos instances sanitaires à restreindre son utilisation par l’industrie cosmétique. Enfin, il convient de souligner que l’historique des sels d’aluminium n’est pas sans rappeler la dramatique saga de l’amiante, substance peu onéreuse, dotée de propriétés attractives sur le plan industriel, et dont les effets néfastes ont échappé pendant des décennies aux tests de dépistage toxicologiques habituels employés par le monde industriel.


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Pour toute information complémentaire, transmission de photos et organisation d’une interview avec le Dr Mandriota et le Pr Sappino, merci de contacter,

Voxia communication
Alexis Delmege
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